| Bruxelles, le 13 Novembre, 1869.

Cher citoyen Marx,

Je vous remercie de l’envoi de votre livre sur le 18 Brumaire de Louis Bonaparte. Je ne connais pas l’allemand, mais grâce à mon flamand, renforcé d’un dictionnaire, je parviens assez bien à comprendre votre brochure. Malheureusement, il n’en est plus de même pour votre grand ouvrage Das Kapital, d’où je ne sors pas du tout. Aussi, j’attends avidement la traduction française. Dans un article du Travail de Paris, de Paul Lafargue, j’ai vu que cette traduction va paraître au commencement de l’année prochaine. Tant mieux.

Quant à moi, je me déproudhonise de plus en plus; à vrai dire, je ne suis plus proudhonien du tout; je ne l’ai, du reste, jamais été qu’avec de notables restrictions, surtout relativement à la propriété foncière, aux grèves et aux trades-unions, etc., etc. Le vôte du Congrès de Bâle sur la propriété terrienne a fait enrager les bourgeois, sans en excepter l’école petite-bourgeoise des proudhonniens français et belges; la Liberté de Bruxelles (la recevez-vous, à Londres?) soutient en ce moment contre nous une polémique sur ce sujet, polémique qui n’est pas près de finir, paraît-il. Ici tous les travailleurs sont communistes, bien que beaucoup d’entre eux n’aiment pas ce terme (sans doute à cause du passé babouviste ou icarien qu’il rappelle) et ont adopté le terme nouveau de collectivistes. Pour moi, cela m’est égal: le nom ne fait rien à la chose. – Il n’y guère parmi nous que quelques avocats et journalistes qui soient socialistes-individualistes (deux mots qui jurent de se trouver accolés).

| Autre chose. Ceci pour être communiqué au Conseil général:

Je suis chargé, par le Conseil central des sections belges, de d'écrire au Conseil général de Londres pour avoir les renseignements suivants.

  • 1° Sait-on ce qu’est devenu notre correspondant (ou ex-correspondant?), le peintre Bernard? Vient-il aux séances du Conseil?
  • 2° Est-il vrai que Bernard tient encore en sa possession de l’argent dû à la souscription belge pour les victimes des massacres de Seraing? Y aurait-il moyen de savoir à combien s’élève la somme détenue encore par Bernard, et comment la recouvrer?
  • (N.B. Nous avons reçu de Londres pour la souscription susdite, en tout: 200 francs.)
  • 3° Si Bernard ne vient pas à vos séances et par conséquent n’accomplit plus ses fonctions, le Conseil général ne voudrait-il pas nous désigner lui-même un nouveau correspondant, en remplacement de Bernard?

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Citoyen Marx,

Il va sans dire que si Bernard est assidu aux séances et s’il ne détient pas d’argent de la soucription, tout ce que je viens d’écrire doit être considéré comme non avenu.

Nos salutations à votre famille, à tous les membres du Conseil général, à tous les confrères.

C. De Paepe,
rue de Terre-Neuve, 47, à Bruxelles.

Zeugenbeschreibung und Überlieferung

Absender

Briefkontext

Zeugenbeschreibung

Soweit aus der Fotokopie zu ersehen ist, besteht der Brief aus einem Bogen weißem, leicht vergilbtem Papier. De Paepe hat die ersten zwei Seiten vollständig beschrieben, die übrigen zwei Seiten sind leer. Schreibmaterial: schwarze Tinte.

Archivsignatur des Moskauer Marx-Engels-Instituts (IMĖ) auf allen beschriebenen Seiten oben links: „Rj 109a–b“ (Bleistift).

 

Zitiervorschlag

César De Paepe an Karl Marx in London. Bruxelles, Samstag, 13. November 1869. In: Marx-Engels-Gesamtausgabe digital. Hg. von der Internationalen Marx-Engels-Stiftung. Berlin-Brandenburgische Akademie der Wissenschaften, Berlin. URL: http://megadigital.bbaw.de/briefe/detail.xql?id=M0001218. Abgerufen am 16.04.2024.