| Ma chère Jenny,

Vous allez être bien attrapée quand vous ouvrirez cette lettre, vous croirez que vous en aurez a lire pour une semaine, tandis que vous n’avez que les quatre pages. C’est que voyez-vous,  Spitzname für Paul Lafargue in Anspielung auf John Lawrence Toole.
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il faut que Toole merite son nom
: en vous priant de mettre ces lettres à la poste à Londres, j’economise un tas de timbre-postes.

Le petit Fouchtra se porte admirablement, il mange, dort et crie d’une façon superbe. Ce qui nous console c’est que lorsqu’il crie, il a besoin ou de boire, ou d’être lavé. Il n’a pas de coliques. Plus il va et plus il ressemble a votre père, le front, les yeux, le nez, les joues, c’est tout votre père. D’après votre conseil nous commençons à lui pincer le nez; pour tacher de lui en petrir, un autre, d’une autre forme. Voici maintenant l’histoire du nom de Fouchtra. Les charbonniers à Paris | sont tous des Auvergnats, qui parlent peut-être une langue, mais en tout cas ce n’est pas du français; ce qu’il y a de plus malheureux c’est qu’ils apprennent très difficilement et qu’ils ecorchent toujours le peu de mots français qu’ils parviennent a apprendre, après cinq ou six ans de sejour à Paris. Lorsqu’ils parlent ils semblent (qu’ils ont) avoir toujours la bouche pleine de bouillie, aussi mettent-ils des ch partout; pour dire foutre, ils disent fouchtre, les parisiens pour cette raison, appellent les Auvergnats des fouchtras; ou des charabias c.à.d. des Gens qui parlent mal. Notre marchande de charbon a un garçon qui est un Auvergnat des mieux réussis, impossible de comprendre son charabias, cependant Laura qui a pour lui un faible dont je n’ai pu encore saisir la raison, s’arrangeait toujours à aller lui ouvrir la porte quand il montait l’eau et essayait de causer avec lui; quand elle avait fini je lui demandai ce que le porteur d’eau | lui avait dit; elle me répondait, «je ne le comprends pas, mais cela ne fait rien», je crois qu’elle veut apprendre le charabias. En tout cas la tête pleine de son Auvergnat elle a voulu que son fils reçut le même epithete de Fouchtra; aussi le nommons-nous Monsieur Fouchtra; cela fait rire la bonne qui dit «oh non, il est trop negre pour être un vrai fouchtra».

Laura vous parlera d’elle-même.

Vous avez du commencer vos leçons: comme vous avez du être agitée; vous avez cru que ces petits anglais etaient des juges competents et capables de vous juger – Quelle erreur; vous leur en ferait croire long avant qu’ils en reviennent. Du toupet (Be cheeky) et surtout ne vous tuez pas trop, en voulant leur faire comprendre des choses qu’ils ne pourront jamais comprendre. Et puis, plus vous vous echinerez et moins vous aurez. J’attends avec impatience une de vos lettres; mes amitiés à tous, et merci pour vos Souhaits et vos cris d’allegresse à cause de la naissance du petit Fouchtra.

Votre ami
PLafargue

 Am linken Rand der ersten Seite notiert.
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/ Vous pouvez lire les lettres ci-incluses – cela vous compensera pour votre peine et votre argent. N’est ce pas que je suis un Toole bien conditionné? /

 Am linken Rand der vierten Seite notiert.
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/ Ne vous trompez pas en envoyant les lettres. /

Folgender Abschnitt geschrieben von Laura Lafargue

| My dear Challey,

 Spitzname für Paul Lafargue in Anspielung auf John Lawrence Toole.
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Master Tooley
wants me to write you a few lines to assure you that we are all alive & kicking. He was much pleased with all the “hip hips” he received the other day, especially with the “red” ones. He desires his respects to old Nicky whom he is awfully like. The rest of the Toolies wish you a very jolly New Year.

Kakadou.

My dear Mama,

You are becoming rather lazy over letter-writing, much to my disappointment because there is no trusting to the other folks at home for news. The Baby is called Charles Etienne & sends you his love which up to the present is not so great as his hunger.

Your Laura.

My dear Jenny,

Another unlucky nose brought into the family from the great promontory of noses! You will condole with me. As a compensation Fouschtra has the prettiest little ball of a head & pretty hair & ears; his eyes till now are blue; the nails of his fingers you would admire. I have no room for farther details.

Your Laura.

Dear little Tussy.

Charlie sends his best love to Aunty Tussy.

My dear Helen, I quite agree with you & am not likely to forget it in a hurry.

Your Laura

Zeugenbeschreibung und Überlieferung

Zeugenbeschreibung

Der Brief besteht aus zwei Blättern (ursprünglich ein Bogen) mittelstarkem, weißem Papier im Format 264 × 208 mm. Die ersten drei Seiten hat Paul Lafargue mit dem Brief an Jenny Marx (Tochter) beschrieben, die vierte Seite hat Laura Lafargue mit ihren Zeilen an Marx, Jenny Marx, Jenny Marx (Tochter), Eleanor Marx und Helena Demuth vollständig beschrieben. Die Passage „Vous pouvez ... bien conditionné?“ hat Paul Lafargue am linken Rand der ersten Seite, die Zeile „Ne vous trompez pas en envoyant les lettres.“ am linken Rand der vierten Seite niedergeschrieben. Schreibmaterial: schwarze Tinte.

Archivsignatur des SPD-Archivs auf der ersten und vierten Seite des ursprünglichen Bogens: „14 T 1“.

Anmerkungen zum Brief

Datierung in der Erstveröffentlichung: 5.-6. Januar 1869.

Zur Datierung: Die Datierung stützt sich auf den Zusammenhang des Briefes mit dem Antwortbrief von Jenny Marx (Tochter) an Laura Lafargue vom 7. Januar 1869 (RGASPI, Sign. f. 7, op. 1, d. 11/5).

 

Zitiervorschlag

Paul und Laura Lafargue an Karl Marx, Jenny Marx, Jenny Marx (Tochter), Eleanor Marx und Helena Demuth in London. Paris, Dienstag, 5., oder Mittwoch 6. Januar 1869 . In: Marx-Engels-Gesamtausgabe digital. Hg. von der Internationalen Marx-Engels-Stiftung. Berlin-Brandenburgische Akademie der Wissenschaften, Berlin. URL: http://megadigital.bbaw.de/briefe/detail.xql?id=M0000921. Abgerufen am 19.04.2024.